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A la recherche des miens

Cela fait un an que la guerre a éclaté et que Jeanne, une jeune femme aux yeux verts et aux cheveux blonds, curieuse comme tout, n’a pas revu ses parents. Recluse, elle rechignait à sortir de peur de tomber sur des soldats allemands... et d'être contrôlée. Mais son inquiétude l'a amenée à céder...  Déterminée, elle décide d’aller les voir en secret. Sur la route, au loin, une forêt. Elle la reconnaît, c'est celle où elle se baladait en vélo durant les jours heureux. Elle sait qu’elle est proche de la maison de ses parents. Elle traverse la forêt puis arrive à Triel-Sur-Seine, la ville où elle allait à l’école pendant son enfance, ensuite elle arrive à Poissy, la ville où habitent ses parents. Elle aime y retourner pour se remémorer les souvenirs de son enfance. 

En arrivant devant la porte de ses parents, elle y trouve des scellés. Son intuition est confirmée. Paniquée, elle va frapper chez le voisin. Il est, certes, un peu rustre mais c’est la seule personne qui a la réponse à ses questions. Policier de son état, il a, en effet, le réseau nécessaire pour savoir ce qu'il leur est arrivé. Il lui ouvre la porte et, surpris de la découvrir devant lui, lui dit :

« Bonjour Jeanne ! Viens...  Entre...  Mais que …. que fais-tu ici ?!

-Je suis venue voir mes parents mais j’ai trouvé des scellés sur la porte ! »

Armanste, la femme du voisin, ayant entendu leur conversation surgit dans la pièce et déclare :

« Que se passe-t-il ?

- Je te présente Jeanne une amie d’enfance.

Tu sais la fille de... nos voisins les Zoromovski !

- Chérie, est-ce que je peux te parler ? »

Ils s’écartent et elle lui demande ce qu’il va faire pour Jeanne qui les

interrompt :

« S'il vous plaît... je vous en supplie... aidez-moi à les retrouver. »

Armanste et le voisin se regardent, ils voient le désespoir sur le visage de Jeanne. Armanste dit :

« Nous acceptons de t’aider mais le risque est important, tu comprends bien… ce n’est pas rien ! En échange, vingt mille francs ne seraient pas de trop !

-Quoi ? Mais ce n’est pas possible ! Je n’ai pas cette somme ! Je n’ai pas autant d’argent ! Comment vais-je faire ?

-Ce n’est pas notre problème. Nous, tout ce qu’on veut, c’est que tu nous payes si tu veux vraiment revoir tes parents.» dit Armanste en regardant du coin de l’œil Albert.

Cette voisine qu'elle n'a jamais appréciée, révèle son vrai visage ! Mais elle n'a pas le choix ! Un doute l’envahit… et s’ils la dénonçaient ?

« Bon je vais m’arranger. Je vendrai les biens que je possède et comme ça je pourrai vous donner votre argent. Mais en échange, promettez-moi une chose… de ne pas me dénoncer aux Allemands et aux autorités de Vichy !

- D’accord, c’est promis ».

Dès l’aurore, ils partent au commissariat de police pour essayer de retrouver ses parents. Arrivés, ils se font discrets. Armanste use de son charme pour distraire les gardes tandis que son mari s'attache à regarder dans un local s’il trouve trace de ses parents. Mais aucune trace ! Jeanne est encore plus inquiète qu’avant de ne pas savoir où sont ses parents. Elle est affolée mais Albert la rassure en lui disant que si il n’y a pas trace d’eux ici, c’est qu’ils n’ont pas été arrêtés. "Peut-être se sont-ils juste tout simplement cachés ?" tente de se persuader Jeanne. Ils rentrent, le soir est calme.

***

Les jours qui suivent, les recherches reprennent ! Un mois ! Deux mois ! Mais aucun résultat malgré les contacts d’Albert, ils sont introuvables ! Albert et Armanste finissent par convaincre Jeanne d’arrêter les recherches. Contre toute attente, Albert lui dit qu’ils pourront attendre un petit peu avant de récupérer l’argent que Jeanne leur doit, le temps qu’elle trouve une solution. Armanste tourne la tête et le regarde aussi étonnée qu'énervée. Albert répond d'un geste qui exprime sa pitié envers Jeanne. Armanste insiste mais Albert ne veut pas harceler Jeanne à cause de l'absence de nouvelles. Jeanne tiendra promesse. Quelques mois après, elle viendra déposer la somme d’argent. Sans un mot.

***

Aurore et Chloé

2 ans et demi plus tard, la guerre est terminée et les nazis sont rentrés chez eux. Des photos révèlent au monde la tragédie des camps… la folie de l’extermination. Jeanne, seule, chez elle, désespérée, pense que ses parents sont morts.

Puis un jour, Albert frappe à sa porte. Elle lui ouvre avec stupéfaction. Elle hésite entre espoir et angoisse. Il lui annonce que ses parents figurent sur une liste, celle du camp de Drancy. Drancy, Gare de Bobigny, déportation… les mots s’entrechoquent dans son esprit ! Elle sait… désormais, elle ne les reverra plus jamais.

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