Dès que je recherche Hanz, je me rappelle du jour où ma famille s’est fait déporter. J’avais dix-huit ans et je savais déjà que ma famille était inapte pour travailler au camp. Quand nous sommes arrivés au purgatoire, ma mère essayait tant bien que mal de rassurer ma petite sœur ; mon père, empreint de gravité, essayait, lui, d’affronter la mort en priant pour que notre famille prenne le chemin de gauche où l'on comptait les plus fortes carrures, pour que l’on puisse vivre une vie éventuellement plus longue. Inconsciemment, il se doutait des dangers qui nous attendaient ;  A peine le temps de tourner la tête que ma famille a été placée sur la file de droite, qui je le saurais plus tard menée vers les chambres à gaz. Moi, je me posais cette éternelle question : « valait-il mieux mourir dans une chambre à gaz plutôt que mourir à petit feu en travaillant comme des esclaves ?».

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         En 1963, Edward, en rage depuis le meurtre de sa famille est devenu enquêteur pour retrouver les anciens S.S. Depuis sa libération du camp, il ne passe pas une minute, une seconde sans qu’il ne repense à Hanz. Edward vit seul dans un appartement du centre-ville de Rio car, après de longues années à suivre Ludwig, Edward sait qu'il se trouve près de la mer, bien au calme, au Brésil. Il est aussi au courant que Hanz est devenu professeur à l’école primaire «Arventuro» car comme bon nombre de nazis, Ludwig est parti loin de l'Allemagne et s'est reconstruit une vie.

 

         Un soir où il fait déjà nuit, Edward attend Hanz devant son travail. Il patiente de longues heures, en vain. Hanz n’est pas à son travail ce jour-là. Il sait que ce n’est pas le soir de la vengeance tant attendue. Et plusieurs jours, plusieurs semaines, passent sans qu’Edward ait la moindre nouvelle de Ludwig.

Mais un soir d’octobre 1964, Edward observe quelqu’un qui sort de l’école, il sait immédiatement que c’est Hanz car il quitte tard tous les jours par sécurité. Ludwig monte dans sa voiture et Edward fait de même. La route est longue mais arrivé à un stop, Edward fonce dans l’arrière de la voiture d’Hanz et ce dernier sort de sa voiture. Quelques passants sont sur le trottoir mais heureusement pour le traqueur, personne ne regarde au travers des fenêtres d’immeubles et les commerces sont tous fermés. Hanz est énervé et crie tout seul, comme-ci Edward n’est pas là, il y a encore du monde sur le trottoir mais moins qu’avant, alors Edward essaye de faire durer la dispute. Il dit :

« Excusez-moi monsieur, que…que…que puis-je faire pour vous ?

- Rien, rien ! Je vais me débrouiller SEUL !!, dit-il d'un air agressif.

- Venez, je vais vous payer, suivez-moi !

- Très bien…» murmure-t-il.

Des gens sont encore là à regarder l’accident qui vient d’avoir lieu. Edward n’a plus de sujets de conversation, alors il fait semblant d’avoir perdu son portefeuille. Il regarde derrière lui : il ne reste qu’un enfant d'environ dix ans sans ses parents. Elrick panique et ne sachant que faire, il donne l’argent à Hanz qui marmonne encore. Le temps qu’Edward arrive jusqu’à Ludwig, il n’y avait plus personne sur le trottoir. Il l'assomme alors d’un coup sec, le ligote dans sa voiture et l’emmène chez lui.

 

      Quand Hanz se réveille, il n’est pas encore chez Edward. Une fois arrivé, Ludwig remarque qu’il n’y a pas de décoration mais le plus flagrant à ses yeux est que dans la salle à manger, il y a un mur entier couvert de traces pour le capturer avec toute sa vie dessus : des factures, des photos, des ficelles reliées avec des punaises de couleur pour visualiser les itinéraires et encore beaucoup plus de choses. Il y a aussi une grande image à côté disant en lettres capitales : «COMMENT TORTURER QUELQU'UN SANS LE FAIRE SAIGNER ?» avec une dizaine de techniques. En lisant ça, Hanz est angoissé. Il y a aussi une petite salle de bain, une petite cuisine  mais aussi une pièce sombre. Hanz devine rapidement que ce sera l’endroit où il sera enfermé.

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        Les premiers jours, Edward traite Hanz plutôt bien et celui-ci trouve cela bizarre. Le jeune homme le nourrit bien et le laisse dormir mais il reste dans une pièce sombre toute la journée. Une semaine passe et Edward commence à être plus sévère. Il lui parle brutalement, ne le nourrit pas correctement et le réveille chaque nuit vers une heure du matin pour faire les corvées. C’est ce même rythme pendant un mois. Mais après, Edward libére sa haine et commence à ne plus donner à manger à Hanz si ce n’est du pain le midi. Il ne le laisse pas dormir la nuit car dès que Hanz s’endort, il le frappe pour le réveiller. Toute la journée, il l’insulte et le tape mais sans le faire saigner. Maintenant, il se pose une question : « Dois-je le tuer ?»